La pêche au toc en dérive naturelle
La pêche en dérive naturelle n’est pas une pêche au toc classique qu’un grand nombre de pêcheurs pratiques. La technique classique du toc consiste à faire passer un appât généralement un lombric, dans la zone où l’on suppose que le poisson se trouve, généralement des postes de repos et autres caches. Souvent on anime l’appât pour déclencher l’attaque. Cette technique joue plus sur l’agressivité que sur le reflex alimentaire de la truite. C’est une bonne technique pour les truites surdensitaires mais beaucoup moins sur les poissons sauvages.
La pêche en dérive naturelle consiste à faire passer un appât le plus naturellement possible devant le poisson comme s’il n’était pas au bout d’un hameçon ni relier à une ligne. On recherche les truites sur les postes où elles se nourrissent et non-plus dans les zones où elles se reposent. Toujours dans un souci de copier la nature on utilisera des appâts beaucoup plus petits : vers de berges, teignes, sauterelles, porte-bois …
Le principe est simple mais pour réussir cette dérive naturelle il y a quelques impératifs à respecter.
La discrétion, le corps de ligne sera en 16 ou 14/100, fluo de préférence, le bas de ligne en 12 ou 10/100 dans un nylon le plus discret possible.
La taille de l’hameçon dépendra de l’appât utilisé, personnellement je pêche beaucoup à la teigne. Les teignes du commerce sont assez grosses, j’utilise donc des hameçons n°14 ou 12 nickelés fin de fer à courbure arrondis.
La plombée doit être adaptée au poste que l’on pêche, on ne doit pas hésiter modifier la plombée quand on change de type de poste. Il n’est pas forcement nécessaire de rajouter ou d’enlever des plombs mais on peut les resserrer ou les espacer. Une plombée serrée dérivera plus lentement qu’une plombée espacée.
La répartition de la plombée doit être progressive, les petits plombs en partant de l’hameçon seront de plus en plus gros et de plus en plus serrés au fur et à mesure que l’on remonte vers le corps de lignes. Il est conseillé de relier le corps de ligne au bas de ligne par l’intermédiaire d’un micro-émerillon baril. Surtout avec certains appâts qui vrillent le bas de ligne quand on les remontes.
Afin de mieux visualiser la dérive on positionnera un à deux guide-fil de petites tailles sur le corps de ligne.
Le poids de ce montage étant très réduit il est nécessaire d’utiliser une canne souple de faible puissance. Les cannes de type anglaises sont celles le plus adaptés à cette pêche. Leur souplesse, alliée aux nombreux anneaux permettent de lancer à bonne distance un montage léger. L’action progressive de ces cannes permet de maitriser un joli poisson dans un courant même sur du 12/100. La longueur courante de 3.90 m permet de pêcher efficacement à peu près partout, les 4.20 m sont parfois moins faciles à utiliser dans les zones encombrées.
En petite rivière le moulinet n’est qu’une réserve de fil, personnellement comme la majorité des pêcheurs aux appâts naturels j’utilise un petit moulinet à tambour tournant. On peut également utiliser un petit tambour fixe.
L’action de pêche consiste à faire passer l’appât en premier devant le poisson, il ne faut pas que ce soit les plombs qui se présente en premier. Pour cela on pêchera ¾ aval, la canne formant un angle plus aigu possible avec la bannière. L’idéal est de pêcher canne haute, chose qui est plus facile à dire qu’à faire dans nos petites rivières encombrées.
Il faut porter la ligne sans la tirer ni la retenir et laisser dériver l’appât naturellement.
Tout comportement insolite de la ligne lors de la dérive peut-être une touche, il faut réussir à percevoir la touche avant de sentir le toc car souvent si vous avez senti la truite elle aussi vous a sentis et a recracher l’appât. Ce ferrage à la touche pique le poisson sur le bord de la gueule ce qui permet de le remettre à l’eau dans de bonnes conditions, car n’oublions pas qu’un poisson ne mérite pas d’être pris qu’une seule fois.
Merci à miguel kozera pour cet article.